Au détour d’une des innombrables piles de bouquins et de documents qui envahissent mon bureau, je suis retombé sur une grande enveloppe que je pensais perdue à jamais. A l’intérieur, quelques vestiges de ce qui fut mon éphémère et tumultueuse collaboration avec un monstre sacré de la BD franco-belge, Jacques Martin.

Si le grand public est au courant de ma collaboration sur la série Lefranc, il sait sans doute moins que j’avais été approché dans un premier temps pour réaliser une série parallèle aux Alix dessinés par Raphaël Morales. « La citée engloutie », scénarisée par Jaques Martin lui-même, devait être le premier album de cette collaboration. Mais après réflexion, Martin repoussa l’idée de deux dessinateurs sur Alix que Casterman tentait de lui imposer pour raccourcir les délais de parution. « La citée engloutie » paraîtra bien des années plus tard sous le crayon de Ferry et la plume de Weber. De l’excellent scénario original de Martin il ne restera, hélas, pas grand chose si ce n’est le titre.

Quelques années plus tard, je fus à nouveau sollicité mais pour Lefranc cette fois-ci. L’idée était, à nouveau, de lancer une série parallèle à celle animée par Francis Carin. Mais l’idée était surtout de faire revenir Lefranc dans les années 50 en se servant de planches inédites de Martin datant de 1952. La suite est connue, ce fut « Le Maître de l’atome », un album scénarisé avec brio par Michel Jacquemart. Cet album est toujours aujourd’hui la meilleure vente (et de loin) des Lefranc « années 50 » post-Martin.